Le Centre d’Études Sociales (CES), lié à l’Université de Coimbra (UC), a annoncé qu’il lancerait une commission indépendante pour enquêter sur les allégations de harcèlement sexuel et moral liées à l’institution.
L’article en question est signé par Lieselotte Viaene, Catarina Laranjeiro et Miye Nadya, trois chercheuses passées par ce centre de recherche. Même s’ils n’identifient pas l’établissement ni n’utilisent de nom propre, leurs allégations entraînent la direction du laboratoire à reconnaître que les situations décrites « se sont produites dans le cadre du CES ».
Les chercheurs n’identifient aucun des participants par leur nom, mais décrivent leur expérience d'”abandon institutionnel”, qui aurait pour objectif de “préserver la réputation et le prestige du centre de recherche et de son professeur Estrela”. Le « professeur Estrela » serait la pièce maîtresse de la « dynamique de pouvoir » de l’institution, avec deux autres figures : « l’apprentie » et la « veilleuse ».
C’est sur «l’apprenti» que l’accusation la plus directe d ‘«abus sexuel» tombe, mais il existe des descriptions d’autres exemples d’inconduite sexuelle de sa part et du «professeur Estrela», ainsi que la manière dont les cas ont été réduits au silence en interne.
L’article ‘The walls spoke when no one else would” (“Les murs parlèrent quand personne d’autre ne le ferait” – qui est disponible en ligne en anglais – est l’un des chapitres de Sexual Misconduct in Academia (“Mauvaise conduite sexuel dans l’Académie”), une publication collective récemment éditée par Routledge, un éditeur britannique parmi les plus respectés au monde en sciences sociales et humaines.
Le CES se dit “attaché au traitement diligent de ce type d’événement”, ayant décidé d'”enquêter sur les motifs des allégations”. C’est dans ce cadre que sera mise en place une commission indépendante, « qui sera chargée d’identifier d’éventuelles défaillances institutionnelles et d’enquêter sur la survenance de tout comportement contraire à l’éthique visé audit chapitre », qui sera composée de deux éléments extérieurs « aux compétences reconnues ». compétences dans le traitement de processus similaires » et par le fournisseur CES, Sílvia Portugal.
Dans le même communiqué, publié par le CES, l’institution assure qu'”elle ne se place pas en dehors de cette importante discussion, ni n’abdique sa responsabilité dans la promotion effective d’un environnement de travail scientifique plus égalitaire et exempt de toute forme de harcèlement”.
“Le CES regrette que ces instruments, prévoyant des mécanismes formels de dénonciation et de lutte contre toute possibilité de harcèlement et conformes aux principes de défense des droits de l’homme et d’égalité entre les femmes et les hommes qu’il a toujours adoptés, n’aient été créés que récemment”, lit-on encore dans le document , qui est signé par la direction, dirigée par António Sousa Ribeiro, et par la présidence du Conseil scientifique, poste occupé par Ana Cordeiro Santos.
Ce centre de recherche a été créé en 1978 et a depuis comme figure centrale Boaventura de Sousa Santos, qui continue d’occuper le poste de directeur émérite, après avoir quitté la direction en avril 2019.
Les instances dirigeantes du CES ajoutent également que “différents processus de réflexion interne sont en cours” dans le but “d’approfondir et de rendre effectives les réponses institutionnelles”, et réitèrent “leur engagement à promouvoir la nécessaire politique institutionnelle, pour que le CES soit un espace effectivement libre de toute forme d’abus ou de harcèlement et pour la poursuite sans équivoque des principes directeurs de l’action du centre ».
source : dn.pt